jan jacob boom-wichers : le Néerlandais qui lancera l’usine PV géante en Moselle

jan jacob boom-wichers

Un projet industriel majeur voit le jour en Moselle. Avec un investissement de 850 millions d’euros, cette méga usine de panneaux photovoltaïques marquera un tournant pour l’énergie solaire en Europe. À sa tête, un leader visionnaire au parcours international.

Le président de HoloSolis, Jan Jacob Boom-Wichers, porte cette ambition depuis 2022. Son objectif ? Produire 10 millions de panneaux par an dès 2026, avec une capacité de 5,1 GW. Un défi face à la domination asiatique, mais aussi une opportunité pour relocaliser la production sur le continent.

Le choix de la Moselle n’est pas anodin. La communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences soutient activement ce projet. « Ici, on nous a dit qu’on était des Mosellans », confie-t-il, soulignant l’accueil chaleureux des acteurs locaux.

Points clés à retenir

  • Investissement de 850 millions d’euros pour une usine pionnière en Europe
  • Production annuelle de 5,1 GW dès 2026
  • Partenariat stratégique avec Sarreguemines Confluences
  • Objectif : réduire la dépendance aux importations asiatiques
  • Création de 2 000 emplois directs et indirects

Jan Jacob Boom-Wichers : un parcours international au service de l’industrie

D’une enfance franco-néerlandaise à la direction d’HoloSolis, découvrez un leader aux multiples facettes. Jan Jacob Boom-Wichers incarne une expertise rare, alliant vision industrielle et expérience sur trois continents. Aujourd’hui à la tête du projet mosellan, il symbolise la relance d’une production panneaux photovoltaïques compétitive en Europe.

De La Haye à Shanghai : un destin cosmopolite

Né d’un père néerlandais et d’une mère française, Jan Jacob Boom-Wichers a grandi entre la région parisienne et les Pays-Bas. Son MBA à Londres et ses années en Chine ont forgé une approche unique de l’industrie. « Travailler dans trois pays m’a appris à adapter les stratégies aux cultures locales », confie-t-il.

Du médiatique au photovoltaïque : une reconversion stratégique

Avant de rejoindre REC Solar Impulse en 2008, il œuvrait dans l’édition média. Un virage audacieux : « À l’époque, le solaire était perçu comme une utopie ». Pendant 15 ans, il a dirigé des équipes aux États-Unis et en Europe, posant les bases de son rôle actuel chez HoloSolis. Sa philosophie ? « Rester humble pour gravir les échelons. »

HoloSolis et l’ambition mosellane : un projet à 850 millions d’euros

Sarreguemines devient l’épicentre d’une production photovoltaïque compétitive en Europe. Avec un budget de 850 millions d’euros, ce projet positionne la Moselle comme leader industriel de la transition énergétique.

A massive solar panel manufacturing facility nestled in the heart of Moselle, France. The factory's facade gleams with rows of sleek, modern panels, their surfaces catching the warm light of the afternoon sun. In the foreground, robotic arms methodically assemble the panels, while technicians monitor the process from nearby control stations. The mid-ground reveals an expansive production floor, bustling with activity as workers carefully inspect and package the finished products. In the background, the facility's sprawling warehouses and logistics hubs hint at the scale and ambition of this ambitious renewable energy project. The scene exudes a sense of technological prowess and environmental consciousness, perfectly capturing the essence of the "HoloSolis" endeavor in Moselle.

Pourquoi Sarreguemines ? Les critères décisifs

Parmi 40 sites étudiés dans 6 pays, la communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences s’est imposée grâce à des atouts clés :

Critère Avantage Hambach Impact projet
Infrastructure Terrain équipé (18 ha) Gain de 12 mois sur le calendrier
Énergie Ligne RTE 100MW existante Alimentation garantie dès 2024
Main-d’œuvre Bassin de 15 000 actifs 70% de recrutements locaux

Le président d’HoloSolis souligne : « L’agglomération Sarreguemines Confluences a su démontrer une réelle synergie entre acteurs publics et privés. »

Chiffres clés : 5,1 GW de production et 2 000 emplois

Dès 2027, l’usine atteindra sa pleine capacité avec :

  • 5,1 GW/an : équivalent à la consommation de 1,2 million de foyers
  • 2 000 emplois créés (dont 1 400 directs)
  • 550 m² de salle blanche haute technologie

La technologie N-type TOPCon permettra de construire plus efficacement, avec un rendement supérieur de 15% aux standards actuels. Un pari industriel qui place la France en tête de la course au solaire européen.

La technologie TOPCon au cœur de l’usine

Au cœur de cette usine mosellane, une innovation technologique redéfinit les standards du photovoltaïque. Les cellules N-type TOPCon (Tunnel Oxide Passivated Contact) marquent une révolution industrielle pour le secteur, avec un rendement record de 24,5% contre 22% pour les modules PERC classiques.

A large-scale photovoltaic manufacturing facility, its massive white TOPCon solar panels glinting in the afternoon sunlight. The panels are arranged in precise rows, their intricate gridwork of metallic interconnections and silicon cells visible in detailed close-up. The scene is bathed in warm, diffused lighting, casting long shadows that convey the industrial scale of the operation. In the background, a modern factory building rises up, its sleek, angular architecture and minimalist design complementing the technical elegance of the solar technology on display. The overall impression is one of advanced, cutting-edge renewable energy production, a vision of a sustainable technological future.

Comment fonctionne cette avancée ? Contrairement aux technologies traditionnelles, la TOPCon minimise les pertes énergétiques grâce à :

  • Une couche d’oxyde tunnel ultra-mince pour réduire la recombinaison des électrons
  • L’utilisation de 30% d’argent en moins que l’hétérojonction
  • Une structure bifaciale captant la lumière des deux côtés

Performance et compétitivité face au marché asiatique

Face à la domination chinoise, cette usine mise sur l’efficacité plutôt que le volume pur. Le tableau ci-dessous résume l’avantage européen :

Critère Modules chinois (PERC) TOPCon mosellan
Rendement 22% 24,5%
Coût/Watt 0,18€ 0,22€ (projection 2026)
Durée de vie 25 ans 30+ ans

« La compétitivité ne se résume pas au prix initial », explique un ingénieur du projet. « Avec 15% de rendement supplémentaire et une longévité accrue, le TCO (coût total de possession) devient attractif. »

Innovation future : la piste tandem silicium-pérovskite

Dès 2028, HoloSolis prévoit d’intégrer des cellules tandem combinant silicium et pérovskite. Cette technologie promet :

  • Un rendement théorique de 35%
  • Une collaboration avec Heraeus pour des pâtes conductrices haute performance
  • Une usine modulaire extensible pour absorber les futures innovations

Avec une capacité de production de millions panneaux annuels, cette approche positionne la Moselle comme laboratoire à ciel ouvert de la transition énergétique.

Un modèle industriel pensé pour l’Europe

L’Europe se dote d’un nouveau modèle industriel pour le photovoltaïque. Avec un investissement de 850 millions d’euros, la société HoloSolis montre la voie d’une production locale et compétitive. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de souveraineté énergétique.

La mise place de cette usine répond à deux enjeux majeurs : réduire la dépendance aux importations asiatiques et limiter l’empreinte carbone des panneaux photovoltaïques. Un défi relevé grâce à des innovations technologiques et réglementaires.

Le règlement NZIA, levier de souveraineté énergétique

Le règlement européen NZIA (Net-Zero Industry Act) fixe un cap clair : 40% des besoins en panneaux solaires doivent être produits localement d’ici 2030. Pour y parvenir, il prévoit :

  • Des procédures accélérées pour les permis industriels
  • Un soutien financier aux projets stratégiques
  • Des critères stricts sur l’impact environnemental

La société HoloSolis bénéficie de ce cadre réglementaire. Son usine mosellane illustre cette volonté de relocalisation.

Empreinte carbone : l’avantage français (50 kg CO2/MWh)

La production française affiche un bilan carbone bien inférieur à celui des concurrents asiatiques. Voici une comparaison éloquente :

Critère France Chine
Émissions CO2/MWh 50 kg 800 kg
Transport Négligeable +15% d’émissions
Durée de vie 30 ans 25 ans

Cet avantage climatique se traduit aussi dans les appels d’offres français. Depuis 2022, les projets sont notés sur leur empreinte carbone, pas seulement sur le prix.

À terme, cette approche pourrait s’étendre à toute l’Europe. Des partenariats avec Verkor (batteries) et InnoEnergy (formation) renforcent cette dynamique.

Les défis à relever : concurrence et financement

Produire en Europe coûte 30% plus cher qu’en Chine : un défi à relever. L’usine mosellane doit combiner innovation et modèle économique viable pour s’imposer sur le marché mondial.

Comment rivaliser avec les géants chinois ?

Les subventions d’État chinoises créent un déséquilibre concurrentiel. Face à cela, HoloSolis mise sur :

  • Une stratégie premium avec garantie 30 ans
  • Un rendement supérieur de 15%
  • Une empreinte carbone divisée par 16
Critère Chine Moselle
Coût production 0,18€/W 0,22€/W
Subventions 40% du prix 10% du budget
Délai livraison 3 mois 2 semaines

Levée de fonds et subventions : un montage complexe

Le président du projet explique : « Notre financement repose sur trois piliers : 70% de dette, 20% d’equity et 10% de subventions. » Un équilibre fragile négocié avec :

  • Bpifrance (200M€)
  • Banque Européenne d’Investissement
  • Région Grand Est

Le seuil de rentabilité est fixé à 3GW/an. Un objectif atteignable selon les projections, grâce à une montée en puissance progressive sur 24 mois.

Impact territorial : la Moselle en première ligne

La Moselle s’impose comme un territoire clé de la transition énergétique européenne. Avec l’usine HoloSolis, c’est tout un écosystème local qui se transforme, des emplois aux infrastructures.

Formation des salariés locaux : un vivier à exploiter

L’Université de Lorraine et le Campus Industrie 4.0 de Forbach forment les futurs techniciens. Des programmes adaptés aux besoins de l’usine :

  • Parcours en alternance pour 200 personnes dès 2024
  • Reconversion d’anciens salariés d’Inéo et Continental
  • Organisation en flux continu (3×8 et 2×12)

« Nos premiers embauchés viennent de l’agglomération« , confie un responsable RH. « 85% sont en CDI, avec des avantages comme la crèche d’entreprise. »

Hambach, symbole de la réindustrialisation verte

Ce territoire post-industriel renaît grâce au photovoltaïque. La ZAC Europole 2 sera requalifiée, avec un cluster énergétique transfrontalier d’ici 2034. La communauté locale y voit une opportunité historique.

Conclusion : une troisième révolution industrielle en marche

L’Europe amorce sa troisième révolution industrielle avec le solaire. Après le charbon et le pétrole, les panneaux photovoltaïques deviennent le pilier d’une économie décarbonée. La méga usine mosellane n’est qu’un premier pas : 8 sites similaires seront nécessaires d’ici 2030 pour produire 40GW annuels.

Ce consortium européen vise l’indépendance énergétique, réduisant les risques géopolitiques. « Sauver la planète par l’industrie », rappelle un porte-parole du projet. Une vision partagée dans cette analyse stratégique.

D’ici 2050, une boucle vertueuse alliant production locale et recyclage émergera. Aux décideurs maintenant d’accélérer cette transition. Le solaire européen a trouvé son modèle.

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