Le Maroc accélère sa transition énergétique avec un projet ambitieux porté par EDF. La future centrale solaire de 800 MW, située près de Midelt, combine technologies photovoltaïque et thermodynamique. Cette approche hybride maximise l’efficacité et le stockage de l’énergie.
Aligné sur l’objectif national de 52% d’énergies renouvelables d’ici 2030, ce projet réduira les émissions de CO₂ de 1,2 million de tonnes annuelles. Inspiré du complexe Noor Midelt, il illustre l’engagement du pays en faveur d’une production électrique durable.
Laurent Clément, directeur d’EDF Africa, souligne : « Ce modèle ouvre la voie à une industrialisation verte en Afrique ». Un chantier à 700 millions d’euros, dont les retombées économiques et écologiques seront majeures.
Points clés à retenir
- Centrale hybride de 800 MW combinant solaire photovoltaïque et thermodynamique
- Objectif aligné sur la stratégie marocaine de 52% d’énergies renouvelables
- Réduction estimée à 1,2 million de tonnes de CO₂ par an
- Technologie inspirée du complexe Noor Midelt
- Investissement de 700 millions d’euros pour une mise en service en 2022
Introduction : EDF Maroc et son engagement envers les énergies renouvelables
Depuis cinq décennies, le groupe EDF façonne l’avenir énergétique du continent africain. Avec un réseau présent dans 12 pays, son expertise couvre aussi bien les grands barrages hydroélectriques que les solutions décentralisées. Laurent Clément, directeur d’EDF Africa, rappelle :
« Deux tiers des Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité. Notre stratégie doit être multi-échelles »
Le marché marocain illustre cette dualité. En 2022, 72% de l’électricité du pays provenait du charbon. Pourtant, le royaume se positionne comme un laboratoire d’innovations, avec des projets hybrides combinant solaire et stockage.
Pour les entreprises, EDF déploie l’autoproduction via des toitures solaires industrielles et des micro-réseaux. Objectif : réduire la dépendance aux combustibles fossiles tout en électrifiant les zones rurales.
| Source d’énergie | Part du mix (2022) | Objectif 2030 |
|---|---|---|
| Charbon | 72% | ≤ 40% |
| Énergies renouvelables | 20% | 52% |
| Gaz naturel | 8% | 8% |
Cette transition repose sur une production décentralisée. Le modèle marocain, alliant grandes centrales et solutions locales, pourrait inspirer d’autres régions africaines.
Le projet solaire de 800 MW : une ambition majeure pour le Maroc
Au cœur du désert marocain, une révolution énergétique prend forme avec un projet solaire ambitieux. Porté par un consortium international, cette centrale hybride combine deux technologies de pointe pour maximiser l’efficacité et la durabilité.
Les détails techniques de la centrale solaire
La centrale utilise une approche inédite : des panneaux photovoltaïques bifaciaux (captant la lumière des deux côtés) couplés à une technologie thermodynamique. Des trackers solaires optimisent l’orientation des modules, augmentant le rendement de 35%. Le stockage thermique intégré permet de fournir de l’énergie pendant 2 heures après le coucher du soleil.
Les objectifs en termes de capacité et d’impact énergétique
Avec une capacité de 800 MW, l’installation couvrira les besoins de 450 000 foyers annuellement. Elle réduira aussi de 15% les importations de combustibles fossiles, alignant le pays sur ses objectifs climatiques. À terme, elle pourrait s’intégrer au réseau via la future ligne Dakhla-Casablanca, renforçant la stabilité du système électrique national.
EDF Maroc : un acteur clé de la transition énergétique
La transition énergétique au Maroc repose sur des alliances stratégiques. Le pays s’appuie sur des partenariats innovants pour concrétiser ses ambitions vertes. Cette approche collaborative permet de combiner expertise internationale et savoir-faire local.
La stratégie d’EDF pour soutenir le Maroc
Le groupe mise sur un modèle de co-développement unique. Avec 60% de contenu local, les projets stimulent l’économie tout en respectant les spécificités de la région. Un exemple concret : le Fonds Énergie Sud, dédié au financement des PME innovantes.
La collaboration avec l’UM6P (Université Mohammed VI Polytechnique) accélère la R&D. Ces initiatives s’inscrivent dans le Plan Vert Industriel 2030, une feuille de route ambitieuse pour le pays.
Les partenariats locaux et internationaux
Le consortium avec Masen et Masdar (Émirats Arabes Unis) illustre cette dynamique. Ensemble, ils pilotent le projet Noor Midelt, référence en matière d’énergie hybride.
La filiale marocaine a aussi signé un protocole avec l’ONEE. Objectif : hybridation des réseaux électriques pour une meilleure stabilité. Ces alliances renforcent la position du Maroc comme hub énergétique en Afrique.
À plus long terme, l’hydrogène vert pourrait compléter ce dispositif. Une perspective qui ouvre de nouvelles voies pour une industrialisation durable.
Les autres projets d’EDF au Maroc
Au-delà du projet phare de Midelt, plusieurs initiatives énergétiques façonnent le paysage marocain. Ces réalisations complémentaires illustrent la diversité des solutions déployées pour accompagner la transition du pays.
La centrale solaire de Jorf Lasfar (469 kWc)
Opérationnelle depuis janvier 2024, cette installation innovante combine production industrielle et énergie verte. Le site accueille une toiture solaire chez ArcelorMittal, démontrant l’intégration possible des renouvelables dans l’industrie lourde.
Avec une capacité de 469 kWc, la centrale alimente directement les processus de fabrication. Cette approche réduit l’empreinte carbone tout en garantissant une stabilité énergétique.
Le projet éolien de Taza
Dans la région de Taza, un parc de 87 MW valorise les vents constants des montagnes du Rif. Particularité notable : 45% des composants proviennent de fournisseurs locaux, stimulant l’économie territoriale.
Les turbines, spécialement adaptées aux conditions locales, offrent un facteur de charge exceptionnel. Ce modèle pourrait servir de référence pour d’autres installations en Afrique du Nord.
L’extension du parc de Koudia al-Baida
Le doublement de capacité à 200 MW fait de ce parc le plus puissant du continent. La modernisation des turbines Vestas augmente l’efficacité de 40%, un record dans la ligne des projets marocains.
D’autres initiatives complètent ce dispositif, comme le projet Tit Mellil (2,4 MWc) avec Richbond Group. Une future centrale de 1,7 MWc à Mughugha (Tanger) est prévue pour juin 2024.
Les technologies innovantes utilisées
Des solutions techniques avant-gardistes transforment la production d’énergie propre. Ces avancées combinent efficacité opérationnelle et durabilité environnementale, répondant aux défis climatiques actuels.
Le solaire photovoltaïque et thermodynamique
La centrale utilise une double technologie révolutionnaire. D’un côté, des panneaux bifaciaux captent la lumière des deux faces, augmentant la capacité de production de 35%.
Le système CSP (Concentrated Solar Power) avec sels fondus offre 7 heures d’autonomie. Un refroidissement par air sec protège les équipements en zone aride, réduisant les besoins en eau.
Le stockage d’énergie et l’hydrogène vert
Pour limiter la dépendance au pétrole, un stockage hybride a été développé. Il associe batteries lithium-ion et volant d’inertie pour une réponse rapide aux pics de demande.
L’hydrogène vert produit par électrolyseurs PEM complète ce dispositif. Un pilote décarbonera bientôt la cimenterie de Settat, première application industrielle du genre.
L’intelligence artificielle optimise en temps réel les rendements. Ce système, couplé à des smart grids développés avec Schneider Electric, garantit une distribution optimale des énergies produites.
Les bénéfices pour le Maroc
La transition énergétique crée une dynamique positive à multiples facettes. Entre gains économiques et progrès social, le pays construit un modèle durable qui influence toute la région.
Vers une indépendance énergétique
Les importations de pétrole devraient baisser de 12% d’ici 2026. Cette réduction génère une économie annuelle de 800 millions de dollars sur les droits de douane.
Le réseau électrique gagne en résilience. La production locale couvre désormais 35% des besoins aux heures de pointe, limitant les risques de pénurie.
Croissance et emplois durables
2 300 postes directs ont été créés, avec 8 000 emplois induits dans les entreprises locales. Un programme forme 500 techniciens spécialisés chaque année.
- Développement d’une filière industrielle solaire compétitive
- Réduction de 18% du coût marginal de l’électricité
- Exportation de composants vers l’Afrique subsaharienne
« Ces projets transforment les territoires ruraux en pôles d’innovation technologique »
Les régions concernées voient leur attractivité augmenter, attirant de nouveaux investissements dans les énergies vertes.
Les défis à relever
La réalisation de projets énergétiques ambitieux ne se fait pas sans obstacles. Entre contraintes techniques et enjeux financiers, plusieurs défis doivent être surmontés pour garantir le succès de la transition vers les énergies renouvelables.
Obstacles techniques et logistiques
L’intégration des énergies intermittentes au réseau national représente un défi majeur. Les variations de production solaire nécessitent des solutions de stockage performantes et des infrastructures adaptées.
Le groupe en charge du projet Noor Midelt I a rencontré des retards importants. Ces difficultés proviennent principalement de désaccords sur le choix des technologies CSP (Concentrated Solar Power).
- Gestion complexe des pics de demande énergétique
- Adaptation des réseaux existants aux nouvelles technologies
- Optimisation des systèmes de stockage thermique
Enjeux financiers et réglementaires
Le financement de ces infrastructures demande des investissements colossaux. Un budget de 1,2 milliard d’euros est nécessaire pour moderniser les installations existantes.
Le modèle économique repose sur un partenariat public-privé équilibré. La répartition 35% public / 65% privé doit garantir à la fois stabilité et rentabilité.
« L’harmonisation des normes avec le cadre européen est essentielle pour attirer les investisseurs internationaux »
D’autres défis concernent l’utilisation des terrains dans les zones arides. La conciliation entre développement énergétique et préservation des écosystèmes locaux demande une approche équilibrée.
Les perspectives futures pour EDF Maroc
L’avenir énergétique se dessine avec des innovations ambitieuses. Le groupe renforce son engagement via des projets structurants, combinant technologie verte et impact régional.
Les projets à l’étude
L’hydrogène vert occupe une place centrale. Le projet H2Vert Maroc prévoit 4 GW d’électrolyseurs pour décarboner l’industrie. Une étude de faisabilité explore l’export vers l’Allemagne, avec des droits d’émission avantageux.
La ligne HVDC Dakhla-Casablanca (3,5 GW) permettra de transporter l’énergie solaire sur 1 200 km. Couplée à une usine de dessalement alimentée par des panneaux solaires, elle soutiendra le développement économique du Sud.
| Projet | Capacité | Mise en service |
|---|---|---|
| H2Vert Maroc | 4 GW électrolyseurs | 2026 (étude en cours) |
| Ligne HVDC | 3,5 GW | mai 2027 |
| Micro-réseaux | 150 villages | 2025 |
L’ambition de leadership régional
Le pays vise à devenir un hub technologique Afrique-UE. Un programme pilote équipera 150 villages isolés en micro-réseaux intelligents, combinant solaire et stockage.
- Intégration au corridor énergétique Europe-Afrique de l’Ouest
- Création d’un centre de R&D pour l’hydrogène vert
- Partenariats avec des universités locales pour la formation
« Notre vision dépasse les frontières : nous construisons une plateforme d’échanges technologiques durables. »
Conclusion : EDF Maroc, un partenaire durable pour le Royaume
La vision énergétique du Royaume prend forme grâce à des partenariats stratégiques. EDF Maroc incarne cette dynamique, avec des projets cumulant 1,5 million de tonnes de CO₂ évitées annuellement et 10 000 emplois créés d’ici 2030.
Cette transition s’aligne parfaitement avec la Stratégie Énergétique Nationale. L’économie circulaire y joue un rôle clé, notamment via le recyclage de 90% des panneaux solaires en fin de vie.
Le marché local devient un laboratoire pour l’Afrique subsaharienne. Des technologies testées ici, comme les micro-réseaux hybrides, pourraient être répliquées dès 2025.
En garantissant les droits des communautés locales et en visant la neutralité carbone pour 2050, ce modèle ouvre la voie à une industrialisation respectueuse de l’environnement. Une preuve que croissance et durabilité peuvent aller de pair.
