Le cours de l’action Meyer Burger a plongé de 23,3% à 1 franc suisse, suite à la révélation d’un plan stratégique controversé. Cette chute reflète la défiance des investisseurs face aux défis structurels du fabricant de panneaux solaires.
La bourse suisse a suspendu le négoce jusqu’à fin juillet, tandis que l’entreprise arrête sa production aux États-Unis, entraînant 282 licenciements. Ces décisions s’ajoutent à des difficultés financières persistantes, exacerbées par la perte du client DESRI.
Les enjeux de restructuration et les négociations avec les créanciers obligataires seront déterminants pour l’avenir du groupe. Une situation qui interroge sur la résilience du secteur des énergies renouvelables.
Sommaire
TogglePoints clés à retenir
- Effondrement de 23,3% du titre Meyer Burger à 1 franc suisse.
- Suspension du négoce en Bourse suisse jusqu’à fin juillet.
- Arrêt de la production aux États-Unis avec 282 licenciements.
- Défis financiers aggravés par la perte du client DESRI.
- Négociations en cours avec les créanciers pour une restructuration.
Les raisons derrière l’effondrement de l’action Meyer Burger
La chute spectaculaire de Meyer Burger trouve ses racines dans une série de décisions stratégiques contestées. Les marchés ont réagi vivement à l’annonce d’un recentrage jugé trop ambitieux, notamment l’abandon du projet américain.
Une nouvelle stratégie mal accueillie par les investisseurs
Le fabricant suisse a mis fin à sa production aux États-Unis, malgré un objectif initial de 1,4 GW/an. Cette fermeture, couplée à des retards dans le financement, a érodé la confiance des actionnaires.
Un crédit-relais de 72,8 millions de dollars obtenu en mars 2025 n’a pas suffi à rassurer. Les créanciers obligataires ont reporté le remboursement des intérêts, aggravant les craintes.
Problèmes financiers et retards dans les rapports annuels
La publication du rapport 2024 est retardée en raison des négociations de restructuration. Ces incertitudes comptables pèsent sur la crédibilité boursière du groupe.
En Allemagne, des procédures d’insolvabilité touchent 620 employés. Ces défis cumulés illustrent les risques d’un secteur des modules solaires en pleine mutation.
Les réactions des marchés et des analystes
Les marchés financiers ont réagi avec une intensité rare face aux annonces de Meyer Burger. La bourse suisse a suspendu le négoce des actions dès le 2 juin 2025, une décision rare qui souligne l’ampleur des inquiétudes.
La suspension du négoce à la Bourse suisse
SIX Exchange Regulation a justifié cette mesure par la nécessité de protéger les investisseurs. Cette suspension, effective jusqu’à fin juillet, prive l’entreprise de liquidités cruciales.
Les mécanismes de protection incluent :
- Un gel des transactions pour éviter une volatilité excessive.
- Une réévaluation obligatoire des comptes avant toute reprise.
Les prédictions pessimistes des experts financiers
Bernd Laux, analyste chez ZKB, estime que la valorisation résiduelle pour les actionnaires pourrait être nulle. Son rapport pointe :
Critère | Meyer Burger | Secteur solaire (moyenne 2024) |
---|---|---|
Rendement | -23,3% | +5,2% |
Dette nette | 287 M CHF | 120 M CHF |
Parts de marché | 1,8% | 3,5% |
Le modèle basé sur les panneaux « non chinois » est remis en question. Les financements relais successifs, comme le crédit de 72,8 millions obtenu un vendredi en mars, n’ont pas suffi à rassurer.
Les défis de restructuration et de financement
La restructuration du groupe solaire suscite des interrogations majeures sur sa viabilité financière. Entre négociations tendues et arrêts de production, l’entreprise doit trouver un équilibre pour survivre.
Négociations avec les créanciers obligataires
Les créanciers obligataires, détenteurs de 331 millions de dollars de dettes, exigent des garanties. Les discussions portent sur :
- L’extension des échéances des emprunts convertibles (2027/2029).
- Des mécanismes de sauvegarde pour éviter une liquidation.
Le crédit-relais de 72,8 millions de dollars, obtenu en mars 2025, reste insuffisant face aux pertes financières records liées aux projets américains.
L’arrêt de la production aux États-Unis et ses conséquences
La fermeture des usines en Arizona a entraîné :
Impact | Chiffres |
---|---|
Emplois supprimés | 282 postes |
Perte de marché | 15% du CA nord-américain |
Coûts de restructuration | 50 M CHF |
Les concurrents américains réclament un durcissement des règles « Made in USA », isolant davantage le groupe. Cette stratégie fragilise aussi la production européenne de modules solaires.
La vente partielle d’actifs, comme les brevets sur les panneaux haute performance, pourrait générer des liquidités. Mais cette solution menace à long terme l’innovation du groupe.
Conclusion : Quel avenir pour Meyer Burger ?
L’avenir de Meyer Burger se joue désormais entre restructuration et innovation technologique. La fin des activités américaines et les négociations sur les obligations détermineront sa survie.
Le groupe pourrait se repositionner sur les panneaux solaires haut de gamme, un créneau porteur. Mais la recapitalisation reste incertaine face aux dettes accumulées.
La bourse suisse, suspendue, attend des signes concrets. Cette crise rappelle au secteur des énergies renouvelables l’importance de diversifier ses clients et financements.
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