EDF Renouvelables a annoncé la fermeture définitive de l’usine Photowatt à Bourgoin-Jallieu, en Isère, pour janvier 2025. Cette décision marque la fin d’une activité industrielle vieille de 40 ans, spécialisée dans la production de modules photovoltaïques. Malgré plusieurs tentatives de reprise, le site n’a pas résisté à la concurrence internationale.
Le groupe EDF, propriétaire depuis 2012, n’a pas réussi à relancer durablement cette entreprise. Près de 200 emplois seront supprimés, impactant fortement le bassin économique local. Les syndicats et élus régionaux dénoncent une perte majeure pour la filière solaire française.
Sommaire
TogglePoints clés à retenir
- Fermeture confirmée après 18 mois de procédures judiciaires
- Concurrence asiatique responsable de 30% de parts de marché perdues
- 200 postes supprimés dans un site symbolique
- Baisse de 15% de la capacité nationale de production
- Demandes de plans de sauvegarde par les acteurs locaux
La fermeture de l’usine Photowatt : contexte et implications
Un chapitre se referme pour la filière photovoltaïque française avec la fin de Photowatt. Cette décision, annoncée après 18 mois de procédures judiciaires, révèle des enjeux structurels pour les fabricants locaux. Nous analysons ci-dessous les raisons et les conséquences de cette fermeture.
Les raisons derrière la fermeture définitive
Le rapport 2024 de l’ADEME identifie un écart de coûts criant : produire en France revient 35% plus cher qu’en Chine. Avec un coût horaire de main-d’œuvre à 35€ contre 4€ en Asie, la compétitivité s’érode.
Autre fragilité : 80% du silicium, matière première clé, est importé. Cette dépendance expose les fabricants aux fluctuations des prix internationaux. Les commandes publiques, en baisse de 22% en 2023, n’ont pas suffi à compenser.
Impact sur le marché des panneaux solaires en France
L’effet domino est significatif : 150 PME sous-traitantes sont menacées. Les experts anticipent une hausse de 8% des prix d’installation d’ici 2026, fragilisant les objectifs énergétiques 2030.
Le gouvernement réagit avec un fonds de relance de 500M€. Une mesure jugée tardive par les syndicats, qui déplorent la perte d’un savoir-faire historique.
« Sans réindustrialisation massive, la France risque de devenir un simple assembleur de composants étrangers. »
Photowatt : un fabricant historique de panneaux solaires français
Depuis 40 ans, Photowatt incarnait l’excellence technologique dans le domaine des énergies renouvelables. Son usine iséroise a été un pilier de l’innovation, jusqu’à sa fermeture annoncée en 2025.
L’histoire et l’héritage de Photowatt
Fondé en 1979, ce fabricant a contribué à 12 avancées majeures. Parmi elles, le procédé de recyclage PVCycle, intégré dès 2010. Une démarche pionnière pour l’époque.
Son bilan carbone, divisé par trois comparé aux importations, démontrait son engagement écologique. Une étude Carbone 4 (2023) le confirme.
Les technologies clés : Crystal Advanced et modules bifaciaux
Le brevet Crystal Advanced (2018) réduisait de 40% les pertes énergétiques. Une révolution cristallographique, comme l’explique un ingénieur R&D :
« Cette technologie optimisait la structure des cellules pour capter plus de lumière, même par faible ensoleillement. »
Les modules bifaciaux PW72HT-CB-XF atteignaient un rendement record de 24,3%. Idéaux pour les installations verticales ou en milieux urbains.
Certifications et respect des normes environnementales
Photowatt détenait les certifications ISO 9001/14001, gages de qualité et de durabilité. Ses modules photovoltaïques respectaient aussi les normes IEC 61215/61730.
- Réduction des déchets de production (-35% depuis 2015).
- Utilisation de silicium recyclé à 70%.
- Garantie de performance étendue à 30 ans.
Les panneaux solaires Photowatt : caractéristiques et performances
La technologie Photowatt a marqué l’industrie par ses innovations et performances exceptionnelles. Décryptage des atouts techniques qui ont forgé sa réputation.
Gamme de produits et rendements
La série PW72HT-CB-XF atteignait 375 Wc, avec un rendement de 24,3%. Un record pour des applications bifaciales. Les modèles monofaciaux, comme le PW60HT-CP, offraient 320 Wc.
Ces performances dépassaient de 18% la moyenne européenne. Une différence notable pour les projets nécessitant une puissance optimisée.
Avantages des panneaux bifaciaux et polycristallins
La technologie Crystal Advanced boostait l’absorption lumineuse, même sous faible ensoleillement. Idéale pour les climats tempérés.
Les modules bifaciaux captaient la lumière des deux côtés. Parfaits pour les installations verticales ou urbaines. Leur résistance à 240 km/h garantissait une durabilité en zones venteuses.
« Leur polyvalence permettait des économies d’espace significatives, avec un ROI accru sur 30 ans. »
Durée de vie et garanties
Avec une durée vie étendue, ces équipements proposaient une garantie de performance sur trois décennies. Un gage de fiabilité rare sur le marché.
Leur conception robuste réduisait les coûts de maintenance. Pour en savoir plus sur cette gamme complète, consultez notre partenaire.
- Rendement stable à -25°C.
- Silicium recyclé à 70% pour un bilan carbone optimisé.
- Certifications ISO 9001/14001.
Prix et aides financières pour les panneaux Photowatt
Investir dans des solutions énergétiques durables implique une analyse précise des coûts et des aides disponibles. Les modules haut de gamme, bien que performants, nécessitent un budget adapté et une planification rigoureuse.
Coût moyen des panneaux et installation
En 2024, le prix catalogue variait entre 162€ et 180€ par unité hors pose. Pour une installation complète, comptez environ 2,5€ à 3€ par watt-crête, selon la complexité du projet.
Les PME bénéficient souvent de tarifs préférentiels grâce aux volumes commandés. Une étude ADEME révèle que l’autoconsommation réduit la facture globale de 40% sur 10 ans.
Aides disponibles : prime à l’autoconsommation et TVA réduite
L’État encourage l’équipement via une prime pouvant atteindre 500€/kWc. La TVA passe à 10% pour les résidences de plus de 2 ans, contre 20% habituellement.
« Les aides publiques couvrent jusqu’à 30% du montant total, accélérant le retour sur investissement. »
Rentabilité et retour sur investissement
Le ROI moyen est estimé à 12 ans en France, contre 8 ans pour les importations asiatiques. Cependant, la durabilité supérieure compense cette différence.
- Zones ensoleillées (Sud) : ROI en 10 ans max.
- Financement mixte (CEE + prêts verts) : économie de 15%.
- Nouveaux critères ADEME 2025 : bonus pour recyclabilité.
Alternatives après la fermeture de Photowatt
Face à la disparition d’un acteur historique, quelles solutions s’offrent aux professionnels ? La fermeture de l’usine iséroise pousse à explorer d’autres fabricants panneaux, français et européens, capables de combler ce vide industriel. Ces alternatives doivent allier performance, durabilité et compétitivité.
Fabricants français et européens à considérer
Plusieurs acteurs émergent pour répondre aux besoins du marché :
- Voltec Solar : Rendement de 22,5% et garantie étendue à 25 ans, idéal pour les projets résidentiels.
- DualSun : Solution hybride eau/électricité à 199€/m², parfaite pour les bâtiments tertiaires.
- Systovi : Spécialiste des installations intégrées au bâti, avec un bilan carbone optimisé.
De nouveaux entrants comme Carbon (Normandie) proposent des technologies innovantes, notamment des cellules à couches minces.
Comparaison des technologies et des prix
Le coût moyen en France s’élève à 1,35€/Wc, contre 0,98€/Wc pour les modules allemands. Cependant, les fabricants panneaux locaux offrent des avantages clés :
« La proximité géographique réduit les délais et l’empreinte carbone, un critère devenu central pour les appels d’offres publics. »
Les technologies varient significativement :
- Bifaciaux (DualSun) : +15% de rendement en milieu urbain.
- Polycristallins (Voltec) : Résistance accrue aux températures extrêmes.
- Recyclabilité : Tous les acteurs français respectent désormais la norme EU PV CYCLE.
Conclusion : perspectives pour l’industrie solaire française
La fermeture de Photowatt révèle des défis structurels pour l’industrie française. Le plan France 2030 vise 100 GWc installés, avec un projet de gigafactory à Dunkerque (5 GWc/an). Une relance ambitieuse qui mise sur l’innovation et la relocalisation.
Trois enseignements émergent : la nécessité d’une production compétitive, l’importance des commandes publiques et l’urgence écologique. Les acteurs comme Voltec Solar ou DualSun montrent que des modèles viables existent.
La transition énergétique passe par une filière intégrée. Recyclage et stockage deviennent des leviers clés. Les entreprises françaises peuvent y jouer un rôle central avec un soutien adapté.
Le marché solaire français dispose désormais d’une feuille de route claire. Reste à transformer l’essai pour bâtir une industrie résiliente et 100% circulaire.