L’évolution des panneaux solaires marque une avancée majeure dans notre transition énergétique. Tout commence en 1839 avec la découverte de l’effet photovoltaïque par Edmond Becquerel. Un siècle plus tard, Bell Labs crée le premier modèle moderne, ouvrant la voie à une révolution.
Aujourd’hui, cette technologie représente 19% des énergies renouvelables en France. Trois types coexistent : thermique, thermodynamique et photovoltaïque. Chacun répond à des besoins spécifiques, des habitations aux centrales industrielles.
Les innovations comme la pérovskite ou l’aérovoltaïque redéfinissent le secteur. Des projets ambitieux, comme la gigafactory de Fos-sur-Mer prévue pour 2025, accélèrent cette dynamique. Pour comprendre ces enjeux, retraçons ce parcours.
Sommaire
TogglePoints clés à retenir
- Découverte de l’effet photovoltaïque en 1839
- Trois types d’énergie solaire : thermique, thermodynamique, photovoltaïque
- 19% du mix énergétique français en 2020
- Innovations majeures : pérovskite et aérovoltaïque
- Projets de gigafactories comme celle de Fos-sur-Mer pour 2025
Introduction : L’énergie solaire, une histoire millénaire
Saviez-vous que les Grecs allumaient la flamme olympique grâce à des miroirs ardents ? Bien avant l’ère des panneaux photovoltaïques, les civilisations exploitaient déjà la puissance solaire avec ingéniosité.
Les premières utilisations dans l’Antiquité
Dès 1500 av. J.-C., les Égyptiens mesuraient le temps avec le Setjat, un cadran solaire primitif. Trois siècles plus tard, les Grecs perfectionnaient les miroirs pour concentrer la lumière et allumer des feux sacrés.
La légende d’Archimède illustre cette maîtrise. Selon les récits, il aurait utilisé des boucliers en laiton pour incendier les navires romains. Une prouesse technologique pour l’époque.
Un symbole de progrès au XIXe siècle
Les années 1800 marquent un tournant. Face aux craintes d’épuisement des ressources, des inventeurs comme Augustin Mouchot développent des machines fonctionnant à l’énergie solaire.
Son concentrateur, présenté à l’Exposition Universelle de 1878, fascine le public. Ces innovations posent les bases des technologies actuelles, mêlant utilité et symbolique.
La découverte de l’effet photovoltaïque par Edmond Becquerel
Le physicien français Edmond Becquerel marque l’histoire avec une expérience clé. À seulement 19 ans, il observe un phénomène étonnant dans son laboratoire parisien. Des électrodes plongées dans une solution réagissent à la lumière.
Les expériences fondatrices de 1839
Son dispositif repose sur trois éléments :
- Deux électrodes en platine
- Un électrolyte conducteur
- Une source lumineuse variable
Le rendement atteint à peine 1-2%, mais le principe est démontré. L’effet photovoltaïque est né. Ces travaux, menés avec son fils Alexandre-Edmond, ouvrent une nouvelle ère.
L’impact des travaux de Becquerel sur la science moderne
La reconnaissance vient tardivement. L’Académie des Sciences n’attribue un prix à ces travaux qu’en 1896. Pourtant, leur influence sera considérable :
- Inspiration pour Einstein (effet photoélectrique, 1905)
- Applications spatiales dès 1958 (Vanguard 1)
- Développement des cellules PERC actuelles
Charles Fritts prolongera ces découvertes en 1883 avec des prototypes au sélénium. Mais c’est bien Becquerel qui pose les bases de cette énergie propre.
Aujourd’hui, chaque panneau solaire moderne doit son existence à cette intuition géniale. Une révolution partie d’un simple laboratoire.
Le développement des technologies solaires thermiques
Dès le XIXe siècle, l’exploitation de la chaleur solaire révolutionne les approches énergétiques. Loin des panneaux photovoltaïques, cette branche de l’énergie renouvelable utilise la lumière pour générer de la chaleur, avec des applications allant de la cuisson à la production industrielle.
Les miroirs ardents et les fours solaires
Le principe est simple mais ingénieux : concentrer les rayons pour atteindre des températures extrêmes. En 1968, le four d’Odeillo franchit un cap avec un record à 3 500°C, assez pour fondre l’acier. Son système de miroirs orientables inspire encore les centrales thermodynamiques actuelles.
Ces technologies reposent sur des fluides caloporteurs. Dans les concentrateurs cylindro-paraboliques, un mélange d’eau et de sels fondus circule dans des tubes, stockant la chaleur pour une utilisation différée.
Augustin Mouchot et les premières machines solaires
Pionnier méconnu, Augustin Mouchot démontre en 1878 qu’un miroir parabolique de 5m² peut produire 0,5 CV d’énergie. Son prototype imprimera même un journal lors de l’Exposition Universelle de Paris.
L’Algérie coloniale devient son terrain d’essai. En 1879, il y produit de la vapeur à 100°C, solution pragmatique face à la pénurie de charbon. Ces innovations préfigurent les réseaux de chauffage urbain, comme celui de Drachten aux Pays-Bas.
Aujourd’hui, la centrale Noor au Maroc perpétue cet héritage. Ses miroirs géants alimentent des turbines, prouvant que l’énergie solaire thermique a encore un rôle clé dans notre mix énergétique.
L’essor du photovoltaïque : des laboratoires aux satellites
0,1 watt : cette puissance modeste marque pourtant un tournant dans l’histoire technologique. C’est ce que produisaient les six cellules du satellite Vanguard 1 en 1958, inaugurant l’ère spatiale du photovoltaïque.
Les cellules au silicium et la course spatiale
En 1954, les laboratoires Bell réalisent une percée majeure. Leur cellule au silicium dopé au bore atteint 6% de rendement, un record pour l’époque. Trois innovations clés permettent ce saut :
- Les jonctions P-N pour optimiser le flux d’électricité
- Les couches antireflet augmentant l’absorption lumineuse
- Le traitement de surface réduisant les pertes d’énergie
La Guerre Froide accélère les recherches. Les États-Unis investissent 50 millions de dollars entre 1958 et 1969. L’objectif ? Rendre les satellites indépendants des batteries chimiques.
Vanguard 1 : le pionnier solaire
Lancé le 17 mars 1958, ce petit sphère de 1,5 kg prouve la viabilité de l’énergie solaire photovoltaïque dans l’espace. Ses cellules de 100 cm² alimentent l’émetteur radio pendant 7 ans.
Les militaires saisissent rapidement l’intérêt stratégique. Au Vietnam, des satellites équipés de panneaux surveillent la piste Hô Chi Minh. Cette technologie inspire aussi les applications civiles :
- Développement des semi-conducteurs
- Miniaturisation des composants électroniques
- Optimisation des rendements énergétiques
Ce modeste satellite ouvre ainsi la voie aux centrales solaires terrestres. Une révolution partie des étoiles.
L’énergie solaire photovoltaïque entre dans l’ère industrielle
La révolution industrielle du photovoltaïque démarre dans les années 1970 avec une baisse spectaculaire des coûts. Les panneaux solaires passent du statut de technologie spatiale à celui de solution pour les énergies renouvelables grand public.
Les années 1970 : la baisse des coûts et les premières applications terrestres
En 1973, le choc pétrolier accélère les investissements. Le prix du watt chute de 80% en dix ans grâce à :
- L’automatisation des chaînes de production
- L’optimisation des cellules photovoltaïques
- L’effet d’échelle des usines comme Sharp
En France, EVASOL installe jusqu’à 1 000 systèmes par mois entre 2006 et 2011. Un succès lié aux crédits d’impôt et aux tarifs garantis.
Le rôle des pays comme l’Allemagne et le Japon dans la démocratisation
Deux modèles émergent :
- Le Japon lance son programme « 100 000 toits » en 1994. Objectif : équiper les habitations.
- L’Allemagne vote l’EEG en 2000. Résultat : 15 000 emplois créés dans le secteur.
Ces politiques réduisent le coût moyen de 4€/W en 2002 à 0,7€/W aujourd’hui. Une avancée clé pour le développement mondial des énergies renouvelables.
Cette industrialisation change la donne. Les panneaux solaires deviennent accessibles, transformant notre rapport à l’énergie dans le monde entier.
L’énergie solaire et la transition énergétique
Face à l’urgence climatique, le solaire s’impose comme une solution clé. Cette source renouvelable représente aujourd’hui l’une des voies les plus prometteuses pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles.

La lutte contre les gaz à effet de serre
Le photovoltaïque émet seulement 45 gCO2eq/kWh, contre 490 g pour le gaz naturel. Cette différence majeure en fait un allié essentiel contre les gaz effet serre. Les analyses du cycle de vie confirment cet avantage, même en incluant la fabrication des panneaux.
Les smart grids amplifient cet impact. En couplant les installations avec des batteries lithium-ion, on optimise l’utilisation de cette énergie propre. Des projets comme la centrale Tige Garenne en Vendée montrent comment l’agrivoltaïsme peut concilier production agricole et électrique.
L’énergie solaire dans le mix énergétique français
La France vise 35,1 GW de capacité installée d’ici 2028. Un objectif ambitieux, mais réalisable grâce à des projets comme la gigafactory Holosolis à Hambach. Cette usine produira 5 GW de panneaux par an dès 2025.
Notre pays progresse, mais reste en retard sur l’Allemagne (23% d’ENR contre 19%). Des mécanismes de compensation de 500M€/an encouragent les acteurs à accélérer cette transition énergétique. Une nécessité pour respecter nos engagements climatiques.
Les solutions existent. Il reste à les déployer à grande échelle pour construire un avenir décarboné.
Innovations récentes : pérovskite, aérovoltaïque et autres avancées
Une nouvelle génération de technologies solaires émerge, combinant efficacité et polyvalence. Ces innovations repoussent les limites des panneaux solaires traditionnels, avec des gains de rendement pouvant atteindre 37%. Découvrez les nouveaux matériaux qui transforment notre approche de l’énergie renouvelable.
Les cellules photovoltaïques en pérovskite
Les pérovskites, matériaux hybrides organiques-inorganiques, révolutionnent la production d’électricité solaire. Leur rendement en laboratoire atteint 31,25% en 2023, surpassant les cellules au silicium (24%). Trois atouts majeurs expliquent cet essor :
- Flexibilité : Adaptables aux surfaces courbes ou transparentes
- Coût : Fabrication à basse température, réduisant l’énergie grise
- Transparence : Applications en vitrages photovoltaïques
Des défis persistent, notamment la stabilité face à l’humidité. Des solutions comme l’encapsulation sous verre émergent, ouvrant la voie à une commercialisation à grande échelle.
Les panneaux aérovoltaïques et leurs avantages
L’aérovoltaïque marque une étape vers l’énergie plus efficiente. Ces systèmes hybrides captent simultanément :
- L’électricité via des cellules photovoltaïques
- La chaleur résiduelle (jusqu’à 3000 kWh/an) pour le chauffage
Le bâtiment GreenOffice illustre cette synergie. Sa ventilation intégrée aux panneaux solaires améliore l’autoconsommation de 15%. Couplée à des pompes à chaleur, cette technologie réduit de 40% les besoins énergétiques des bureaux.
Les perspectives incluent les modèles bifaciaux, idéaux pour les milieux urbains. Ils exploitent la réflexion lumineuse sur les façades, maximisant la production dans les espaces contraints.
Perspectives futures : les gigafactories et l’objectif 2025
L’industrie solaire vit une transformation sans précédent avec l’avènement des gigafactories. Ces usines à grande échelle redéfinissent la production photovoltaïque, combinant innovation technologique et efficacité économique.

La montée en puissance des gigafactories solaires
L’Europe vise une capacité de 30 GW/an d’ici 2025, selon SolarPower Europe. Pour y parvenir, des investissements massifs sont engagés :
- Budget moyen par site : 500M€ à 1Md€
- Optimisation des ressources (15 kg de silicium/kW contre 25 kg en 2010)
- Intégration complète de la chaîne de valeur, des wafers au recyclage
Des acteurs comme Holosolis en France ou Tesla aux États-Unis pilotent cette mutation. Leur modèle repose sur une automatisation poussée et une logistique optimisée pour les matériaux critiques (argent, verre ultra-transparent).
Les défis technologiques et économiques à relever
Malgré les progrès, plusieurs obstacles persistent :
- Coût : Objectif de descendre sous 0,15€/W d’ici 2030
- Réglementation : Adaptation à la norme Carbon Border Adjustment Mechanism
- Approvisionnement : Sécurisation des matières premières stratégiques
Ces enjeux exigent une collaboration entre industriels et pouvoirs publics. La gigafactory de Fos-sur-Mer, prévue pour 2025, illustre cette synergie. Son démarrage marquera une étape clé pour l’énergie solaire en France.
Les prochaines années seront déterminantes. Avec une planification rigoureuse, ces usines pourraient accélérer la transition vers une production décarbonée à grande échelle.
Conclusion : L’énergie solaire, un pilier de l’avenir énergétique
De l’intuition de Becquerel aux gigafactories, le parcours solaire trace une voie durable. En deux siècles, cette technologie est passée d’une curiosité scientifique à un pilier des énergies renouvelables, avec des rendements multipliés par 30.
La transition énergétique s’accélère : la capacité mondiale double tous les 3 ans. Le plan REPowerEU vise 45% d’électricité solaire d’ici 2030, réduisant la dépendance aux fossiles.
La France agit avec son programme France 2030. Objectif : 100 GW installés grâce à des usines comme Holosolis. L’énergie solaire y devient un levier d’autonomie stratégique.
Pour les entreprises, l’heure est à l’action. Des solutions photovoltaïques clés en main optimisent rentabilité et RSE. Une opportunité à saisir sans tarder.
